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LE CENTURION

effrayer Pilatus. En troisième lieu Pilatus, moins coupable que les autres peut-être, puisqu’il fit vraiment des efforts pour sauver l’accusé.

Caïus était désolé. Mais il avait reçu l’ordre du gouverneur : Expedi Crucem ; et il avait dû obéir. Car il ne croyait pas encore à la divinité de Jésus.

Le cœur gonflé de douleur, il était allé dire à Claudia et Camilla que tout était prêt, et il avait organisé le lugubre cortège.

Les deux femmes montèrent alors sur la plus haute terrasse de la tour Antonia, et toutes deux penchées dans les embrasures des créneaux purent voir à travers leurs larmes défiler la funèbre procession.

Caïus à cheval ouvrait la marche, suivi d’une compagnie de légionnaires.

Derrière eux venait Jésus portant sa croix, suivi des deux larrons chargés aussi des instruments de leur supplice.

Le reste de la cohorte romaine à cheval, avançait au petit pas sur les côtés et en arrière des condamnés, pour protéger le cortège contre l’irruption de la foule qui était immense.

Amis et ennemis de Jésus, étrangers venus à Jérusalem pour la fête, et qui s’étaient pris d’intérêt pour le jeune prophète, indifférents attirés par la curiosité du spectacle, composaient une multitude d’hommes, de femmes et d’enfants, portant les costumes les plus variés de formes et de couleurs, et parlant des langues différentes.