le jour, afin que le public pût y assister, et même y prendre une certaine part. Car dans les assises criminelles juives le peuple jouait un rôle. Il n’était pas une assistance muette, il exprimait son opinion hautement, hardiment, et plus tumultueusement qu’un jury.
La loi voulait encore qu’un jour s’écoulât entre l’instruction de la cause et la sentence. Le Sanhédrin foula aux pieds cette prescription de la loi, comme il foula aux pieds la plus élémentaire justice en permettant au peuple d’outrager, et de maltraiter l’accusé avant qu’il ne fût condamné.
Il était encore illégal de siéger, et de juger la veille du sabbat et le jour de Pâques. Le Sanhédrin a méprisé cette prohibition en siégeant le jour même de la grande fête.
Enfin, la plupart des membres du Sanhédrin avaient ouvertement donné leur avis contre Jésus dès longtemps avant le procès, et implicitement décrété sa mort.
Dès lors ils n’étaient plus des juges impartiaux, et leur devoir était de se récuser.
En septembre précédent, pendant la fête des Tabernacles, au mois de février, après la résurrection de Lazare, et enfin la veille de l’arrestation de Jésus, ils s’étaient réunis, et rangés à cet avis décisif de Caïphe : « Il faut que cet homme meure pour le peuple, et pour que la nation ne périsse point ».