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LE CENTURION

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LES DEUX JUGEMENTS AU POINT DE VUE JURIDIQUE


Il est humiliant pour la justice humaine de constater que la plus grande erreur dont les annales judiciaires fassent mention ait été commise à la fois par le tribunal ecclésiastique, et par le tribunal civil, par les représentants de l’autorité et par le peuple, par les juges et par les jurés.

Il y a tant d’incertitude et « d’alea » dans les arrêts de la justice humaine, que tomber entre ses mains est une des plus grandes épreuves de la vie de l’homme.

C’est pourquoi Jésus a voulu subir celle-là comme toutes les autres . Mais qu’elle fut lamentable l’erreur de la justice humaine !…

Nous avons vu comment elle s’est emparée de Jésus en soudoyant la trahison d’un de ses disciples, comment elle l’a traduit la nuit devant un grand-prêtre qui n’avait plus de jurisdiction, sans dénonciation préalable, et comment il a été sommairement condamné par le Sanhédrin et par Pilatus.

Voyons un peu quelle était la valeur de ces deux arrêts, au point de vue juridique.

Nous n’insisterons pas sur les vices de forme, et sur les irrégularités de la procédure.

La séance de nuit chez Caïphe était une illégalité grave. La loi voulait que les tribunaux siégeassent