de mon Père, et c’est à lui que tu auras à en rendre compte.
Pilatus comprit-il cette parole ? Peut-être. Mais la peur des Juifs, dont les clameurs redoublaient, le troublait profondément. Il ne voyait plus d’issue à la situation périlleuse dans laquelle il se trouvait engagé.
Il sortit de nouveau avec son prisonnier. Mais à ce moment les Sanhédrites lui crièrent : « Si tu le délivres, tu n’es point « ami de César ».
« Ami de César », c’était une très haute dignité impériale, à laquelle il aspirait comme tous les ambitieux de Rome.
Il fut terrifié par cette nouvelle menace de délation. Il essaya cependant encore de se faire entendre, et dit aux Juifs : « Voici votre roi ! »
— Qu’il meure ! Qu’il meure ! Crucifiez-le ! hurla la foule.
— Crucifierai-je votre roi ? dit-il encore ?
Les Sanhédrites répondirent tous ensemble :
— « Nous n’avons pas d’autre roi que César ».
Ce nom terrible le fit frémir. Il délibéra encore quelques instants, et il se dit : Nicodème avait raison. Cet homme étrange est las de vivre. Il veut mourir ! Eh ! bien, qu’il meure. Et il prononça la sentence de mort contre Jésus, en donnant pour motif qu’il s’était proclamé « roi des Juifs ».