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LE CENTURION

le raconter au Gouverneur. Mais lorsque Claudia pénétra dans les appartements de son mari, il s’était déjà transporté au tribunal.

La foule encombrait la cour et les escaliers du Prétoire, et comme il lui était impossible d’arriver elle-même jusqu’à Pilatus, elle lui fit parvenir ce message : « Ne condamnez pas ce juste, car la nuit dernière j’ai été fort tourmentée par un songe à cause de lui ».

Quand ce message fut remis à Pilatus, il cherchait des expédients pour délivrer Jésus.

Déjà, quelques minutes auparavant, il avait tenté de convaincre les princes des prêtres et les Anciens qu’il ne trouvait pas de crime en Jésus, et qu’Hérode était sans doute du même avis, puisqu’il lui avait renvoyé l’accusé sans prononcer contre lui aucune condamnation.

Mais ses paroles avaient soulevé de telles protestations parmi les Sanhédrites, qu’il crut devoir infliger la flagellation au prisonnier pour leur donner satisfaction, et les attendrir peut-être. Il leur déclara donc qu’il allait le faire châtier et le renvoyer ensuite. Et pendant que Jésus était conduit dans une cour intérieure du palais pour être flagellé, Pilatus imagina un autre expédient.

C’était la coutume, et c’était son droit, au jour de la Pâque, de délivrer un criminel désigné par les Juifs. Or, pour exercer ce droit de grâce, il leur donna à choisir entre Jésus, que ni Hérode ni lui-même n’avaient trouvé coupable, et un insigne