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LE CENTURION

Autrefois, ces sessions générales du Sanhédrin, surtout dans les causes capitales, avaient lieu dans la rotonde du Temple, mais depuis trois ans, ils avaient cessé de siéger en cet endroit parce qu’ils n’avaient plus le pouvoir de prononcer eux-mêmes la peine capitale.

Ce fut donc encore chez Caïphe que les sanhédrites se réunirent dès que l’aurore parut.

Nicodème, Joseph d’Arimathie et Gamaliel l’Ancien n’assistèrent pas à cette réunion, parce qu’ils ne voulaient avoir aucune part dans le grand crime qui allait être commis, et parce qu’ils savaient que leur présence et leurs protestations ne pouvaient pas l’empêcher.

Ils avaient déjà, dans les réunions antérieures, défendu Jésus, alors qu’il s’était agi des mesures à prendre pour mettre fin à ses prédications, et pour le traduire devant la justice. Mais ils n’avaient obtenu aucun succès.

Sans doute, il eût été plus généreux de venir encore protester contre l’iniquité par leurs paroles et par leurs votes. Mais leur foi était chancelante encore, et leur courage n’était pas à la hauteur des circonstances.

Caïphe avait eu le soin de faire connaître à tous ceux des sanhédrites qui n’avaient pas assisté à la . séance de nuit, l’habile et solennelle question qu’il avait posée à Jésus, et la réponse blasphématoire (selon lui) qu’il en avait reçue. Il leur avait dit