— Mais quand il sera mort, tout le monde l’oubliera ?
— Il prétend qu’alors, au contraire, il attirera tout à lui.
— C’est bien étrange.
— Oui.
— C’est incroyable.
— Oui.
— C’est contraire à l’expérience des siècles ?
— Oui.
— Donc vous n’y croyez pas ?
— Nous y croyons, mais sans comprendre.
— Et quand il sera mort, que deviendrez-vous ? Et que ferez-vous ?
— Nous l’ignorons. Mais vraisemblablement il nous dira avant de mourir ce que nous devrons faire, et nous le ferons.
— C’est un beau dévouement ; qu’attendez-vous en retour ?
— Une place dans son royaume.
— Dans son royaume qui n’est pas de ce monde ?
— Oui.
— Tout cela me paraît bien bizarre, lui dis-je, et je m’étonne que vous ne cherchiez pas à vous assurer quelque chose de plus positif, et de plus matériel.
— Ma mère parle comme vous ; et elle a voulu savoir du Prophète lui-même ce qu’il réserve à ses fils, Jacques et moi.
— Eh bien, qu’a-t-il répondu ?