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LE CENTURION

les efforts de ce génie tendaient à la glorification de son Père.

Il n’est donc pas douteux qu’à son attachement pour le temple se mêlait un sentiment d’admiration pour les beautés architecturales de l’édifice.

C’est pourquoi il promenait ses regards sur les longues colonnades qui entouraient les parvis, sur les grands arcs des portiques formés de blocs de marbre blanc et rouge, et sur les piliers enguirlandés de grappes de raisins d’or.

Il admirait les portes majestueuses, presque entièrement couvertes de riches reliefs en or et en argent. Ses yeux erraient du haut fronton des péristyles à la courbe des arcades, et aux larges architraves sur lesquelles couraient des broderies orientales sculptées dans le marbre. Et les parvis s’élevaient les uns au-dessus des autres, à mesure qu’ils s’approchaient du Saint-des-Saints, reliés entre eux par des gradins de marbre ; et cette suite d’édifices superposés, avec leurs doubles ou triples rangées de colonnes latérales, montait comme un escalier de géants, et aboutissait au Saint-des-Saints, qui les couronnait comme un dôme d’ivoire couvert d’un toit doré.

Chaque parvis avait sa foule de visiteurs, et celle des parvis supérieurs dominait celle des parvis inférieurs ; en bas les Gentils, au-dessus les Juifs, plus haut les femmes, plus haut encore les prêtres, et enfin le Saint-des-Saints réservé au seul grand-prêtre.