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LE CENTURION

Mais pendant les trois années qui venaient de s’écouler, que de fois il s’était fait entendre dans cette maison qui était la sienne puisqu’elle était la « maison de Dieu ! »

C’était là que les multitudes étaient venues si souvent des confins éloignés de la Galilée et de la Samarie pour le voir et pour l’entendre. C’était là qu’il avait tant de fois expliqué, commenté les Écritures, en présence du peuple de Jérusalem et du sacerdoce Juif, dont il réfutait les sophismes et dévoilait les hypocrisies.

Ses triomphes oratoires n’avaient laissé en lui aucune impression (car il n’avait pas la vanité des orateurs), mais il se souvenait des âmes de bonne volonté qui s’étaient ouvertes à la lumière, et qui avaient alors cru à ses enseignements.

Oh ! qu’il l’aimait ce temple que son ancêtre le roi Salomon avait bâti, et qui représentait la foi des générations passées !

C’est pour cela que deux fois il en avait chassé à coup de fouet les trafiquants juifs, qui avaient installé leurs comptoirs dans la cour des Gentils, et sous les portiques.

Jésus aimait surtout les beautés de la nature, et les plus puissantes imaginations des poètes ne pourraient pas reproduire ses colloques mystérieux avec cette Création qui était son œuvre, et qui n’avait pas failli, comme l’homme, à sa mission.

Mais il aimait aussi les œuvres du génie humain, cette étincelle jaillie de l’intelligence divine, quand