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LE CENTURION

— C’est cela, reprend Jésus.

Mais les Juifs ne comprennent pas que les vignerons homicides, ce sont eux-mêmes qui se préparent à mettre à mort le Fils du Père de famille.

Ces appels si pressants, qui font si bien connaître la miséricorde et la justice de Dieu, n’éveillent plus aucun écho dans ces cœurs corrompus.

Alors Jésus change de langage. Peut-être l’anathème produira-t-il plus d’effet sur ces âmes endurcies. Et se dressant devant eux comme un juge irrité, il s’écrie ;

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui avez pris la clef de la science, et ne vous en servez que pour fermer aux hommes le royaume des cieux ! Vous n’y entrez pas, et vous empêchez les autres d’y entrer.

« Malheur à vous, qui pillez les maisons des veuves…

« Malheur à vous qui payez la dîme pour une feuille de menthe, d’aneth et de cumin, et qui négligez la justice, la miséricorde, la bonne foi ! Guides aveugles, qui filtrez votre eau pour ne pas avaler un moucheron, et qui engloutissez un chameau !

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui au dehors paraissent beaux, mais qui au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte de pourriture !…