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LE CENTURION

prophétie de Zacharie : « Réjouis-toi, fille de Sion ! Pousse des cris d’allégresse, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à toi : humble et doux il apporte le salut ; pauvre, il est monté sur le petit d’une ânesse. » — Ah ! Nicodème, la voilà réalisée la prophétie !

Au sommet de la tour Antonia, le centurion, ayant à ses côtés Claudia et Camilla, les soldats romains et les gardes du palais de Pilatus regardaient aussi ; et, quelques vieux officiers qui avaient assisté au triomphe d’Auguste à Rome, se disaient entre eux : « Voilà le vrai triomphe populaire. Il est spontané, non conventionnel et organisé à prix d’or comme les triomphes des grands généraux de Rome. Et ceux qui le suivent ne sont pas de malheureux vaincus voués à la mort, et maudissant leurs destinées et les triomphateurs. Ce sont les innombrables heureux qu’il a faits, en les guérissant de leurs maladies et de leurs infirmités ! »

Lorsque le cortège triomphal eut franchi les murailles, et se dirigea vers le temple, des Pharisiens jaloux et furieux traversèrent la foule, et s’approchant de Jésus lui dirent : « Maître, faites donc taire vos disciples. » — Mais Jésus, avec un calme majestueux et plein de dignité, leur répondit : « S’ils se taisent, les pierres même crieront. »

L’irritation des pharisiens grandissait dans la même mesure que l’enthousiasme populaire, et la manifestation prenait des proportions inquiétantes pour la Synagogue et pour le sacerdoce juif.