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LE CENTURION

Cédron, et gravissent la pente du mont des Oliviers pour aller à sa rencontre.

Tout à coup, de lointaines acclamations retentissent ; et de l’endroit où la route contourne le sommet des Oliviers se déroule une longue et bruyante procession. C’était comme un fleuve vivant descendant des hauteurs. En tête venait lentement le Prophète, vêtu de blanc et monté sur un ânon de même couleur. La foule immense suivait en chantant, et en poussant des cris d’enthousiasme. Sur les bords de la route d’autres foules agitaient des palmes, des pavillons et des banderoles, couvraient de feuillages et de leurs vêtements le chemin que la monture du Sauveur foulait de ses pieds, et faisaient entendre leurs cris de triomphe : « Hosanna ! Hosanna ! Gloire au fils de David ! Béni soit le roi d’Israël ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Gloire au plus haut des cieux ! Hosanna ! Hosanna !»

En peu de temps, les murailles de la ville qui font face à la montagne des Oliviers, les plates-formes des bastions et des tours, les immenses portiques de Salomon et les terrasses du temple s’étaient couverts de spectateurs, qui regardaient l’interminable et bruyant cortège, descendant dans la vallée de Josaphat, et remontant la pente escarpée qui conduit à la porte des Brebis.

Appuyés à la balustrade de la terrasse qui couronnait la porte Dorée du Temple, Nicodème et Gamaliel contemplaient ce spectacle avec joie et stupéfaction ; et ce dernier récitait à son ami la