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LE CENTURION

avares, ambitieux, jouisseurs, ils régnaient et gouvernaient grâce à l’abaissement de la foule et à son ignorance.

Tout ce qui pouvait menacer cette hypocrite exploitation de la religion, et ouvrir les yeux du peuple devait être combattu, prohibé, mis à néant.

La tendance naturelle de tous les pouvoirs humains est l’absolutisme ; et la grande tentation de ceux qui exercent ces pouvoirs est de supprimer ceux qui les gênent.

Or, Jésus devenait trop gênant pour l’autorité du sacerdoce juif, et pour la conservation de ses bénéfices.

Chasser les vendeurs du Temple, c’était ruiner du coup une des principales sources des revenus que le Temple assurait aux prêtres.

Prêcher une religion nouvelle, un culte nouveau qui abolissait les sacrifices de l’ancienne loi, et les profitables hécatombes des autels, qui enseignait à prier Dieu en esprit, partout, en Galilée aussi bien qu’à Jérusalem, qui allait instituer un nouveau sacerdoce, c’était bien menaçant pour le prestige et pour le bien-être matériel du sacerdoce ancien.

Dès lors, le novateur galiléen, c’était l’ennemi.

Les principaux membres de la chambre des Prêtres, au temps de Jésus-Christ, étaient Anne et ses cinq fils : Éleazar, Jonathas, Théophile, Mathias et Ananus, qui fit lapider saint Jacques ; Caïphe, Grand-Prêtre, et président du Sanhédrin ;