venait à Jérusalem, comment donc l’a-t-il abandonnée ? Comment a-t-il permis à la mort d’y entrer ?
Marthe et Myriam ne comprennent pas que leur ami ne soit pas venu. Et leurs lamentations se terminent toujours par cette parole : « Ah ! s’il avait été ici, notre frère ne serait pas mort ! »
J’irai les voir, ces pauvres affligées. Mais quelles consolations pourrai-je leur offrir ? Que dire à celles qui ont perdu pour toujours ce qu’elles avaient de plus cher au monde ? En présence de la mort, l’impuissance humaine est absolue.
Seul peut-être le prophète de Nazareth pourrait encore consoler celles qu’il semble avoir oubliées au jour fatal. Mais je me demande s’il est fait de la même chair que nous, s’il est sensible comme nous, s’il aime comme nous. Peut-être est-il tellement au-dessus de la nature humaine qu’il ne partage pas nos sentiments d’amitié, ni la pitié que nous inspirent les malheurs de nos amis.
Et pourtant, ne soulage-t-il pas tous ceux qui ont recours à lui dans leurs infortunes ? N’a-t-il pas guéri des milliers de malades ? À combien de lépreux n’a-t-il pas donné des corps sains ? À combien d’aveugles n’a-t-il pas rendu la vue ?
Ô Jésus, pourquoi donc n’êtes-vous pas venu à Béthanie ?
Ô mère, qu’il est grand ! qu’il est puissant et qu’il est bon le prophète de Nazareth !