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LE CENTURION

l’aveugle d’hier, et se jetant aux pieds de Jésus il l’adora.

— Quelle foi ! dirent ensemble Claudia, Camilla, et Caïus. N’est-ce pas admirable, Gamaliel ?

— Le vieux maître avait levé la vue au ciel, et restait silencieux. Enfin, il dit : « Je suis plus ému que vous tous ; mais je suis tout troublé par la grandeur du mystère de cet homme.

Il ne peut pas être un imposteur, puisque Dieu l’écoute. Mais comment concevoir qu’il se dise Fils de Dieu, et se fasse adorer ? Cela surpasse mon entendement.

— C’est un mystère, ajouta Nicodème. Mais comment pourra-t-il racheter l’humanité, s’il n’est pas Dieu ? Et s’il est Dieu, n’est-il pas tenu de le dire ?



XIV

LA QUESTION MESSIANIQUE


En Judée, comme en Galilée, en Samarie, dans la Pérée, et jusqu’aux bords de la mer où s’élevaient Tyr et Sidon, la question messianique était posée.

Elle agitait le peuple. Elle passionnait les esprits que les luttes d’idées intéressent. Elle réveillait le sentiment national, et le patriotisme un peu somnolent. Jésus de Nazareth n’avait qu’un mot à