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LE CENTURION

— Eh ! non, disaient les autres ; mais c’est quelqu’un qui lui ressemble beaucoup.

— Et lui, répliquait : c’est bien moi.

— Mais enfin, tu n’es pas aveugle, toi ?

— Je ne le suis plus, mais je l’étais, il y a moins d’une heure.

— Et comment tes yeux se sont-ils ouverts ?

— Voici : Un homme, que je ne voyais pas, puisque j’étais aveugle, mais que j’ai entendu appeler Jésus, s’est approché de moi ; il a mis de la boue sur mes yeux, et m’a dit : va à la piscine de Siloé, et lave-toi.

J’y ai été conduit par l’enfant que voici, je me suis lavé, et j’ai recouvré la vue.

— Où est cet homme qui vous a guéri ? lui ai-je demandé alors.

— Je ne sais pas, je ne le connais pas ; je ne l’ai jamais vu.

Il y avait alors dans le temple une nombreuse réunion de prêtres et de pharisiens, car c’était le jour du sabbat. J’emmenai l’homme devant eux, et leur racontai ce que je venais d’apprendre.

Les membres du Sanhédrin furent révoltés de ce qu’ils considéraient comme une violation du jour consacré au Seigneur ; et soupçonnant en même temps une supercherie, ils instituèrent immédiatement une enquête en interrogeant l’aveugle-né et ses parents.

L’homme répondit à toutes les questions avec une simplicité, une franchise et une fermeté qui m’ont paru admirables.