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LE CENTURION

morceaux, dont une partie était placée sur le feu et consumée.

On y faisait aussi des oblations de farine, arrosée d’huile, et une poignée était jetée sur le feu avec de l’encens.

Le reste de cette fleur de farine, et les restes des victimes appartenaient aux prêtres.

Telle était cette grande fête que les Juifs célébraient chaque année à Jérusalem, au milieu du mois de Thisri, qui comprenait une partie de septembre et une partie d’octobre.

Mais, en l’an de Rome 782, la fête prit des proportions plus grandioses, et agita plus profondément tout le peuple d’Israël. Car les temps messianiques semblaient venus, et un grand prophète accomplissait des merveilles dans toute l’étendue de l’ancien royaume. On pouvait douter encore qu’il fût le Messie attendu ; mais on ne pouvait plus nier qu’il accomplissait des prodiges, comme on n’en avait pas vu depuis les temps d’Élie et d’Élisée.

Sa parole était tellement éloquente que ceux qui l’avaient entendu disaient : jamais homme n’a parlé comme lui ! Les foules le suivaient et l’admiraient. Mais il portait ombrage aux princes des prêtres et aux scribes, qui manifestaient ouvertement leur hostilité.

Viendrait-il à Jérusalem, et se ferait-il entendre dans le Temple pendant cette fête des Tabernacles qui commençait ? La foule des pèlerins plus nombreuse que jamais l’attendait et le désirait.