Deux légionnaires à cheval ouvraient la marche. Puis venaient le centurion et les deux dames qui chevauchaient de front. Cinq autres cavaliers suivaient.
De temps en temps ils s’arrêtaient dans les villages, et des Samaritaines leur apportaient à boire de l’eau fraîche et du vin, avec des oranges et des figues.
Camilla les interrogeait sur leurs familles, et sur leur manière de vivre ; et elle prenait un intérêt marqué à leurs réponses.
— Et le Messie ? leur disait-elle ; l’attendez-vous en Samarie ?
— Il est venu, répondaient-elles. Il a passé deux jours à Sichar, l’an dernier ; et tous ceux qui l’ont entendu ont cru en lui.
— Mais que vous a-t-il enseigné ?
— Il a enseigné qu’il importe peu que l’on adore Dieu dans un lieu plutôt que dans un autre, à Jérusalem plutôt que sur le mont Garizim ; mais qu’il faut l’adorer en esprit et en vérité.
Tout cela intéressait vivement Camilla.
De son côté, Caïus débordait d’allégresse de voyager en si aimable compagnie. Claudia et Camilla étaient d’excellentes écuyères, et Caïus se laissait parfois devancer pour admirer leur élégance à cheval. Puis il les rejoignait pour leur faire observer les beautés du pays qu’ils traversaient.
— Cependant, disait Camilla, nos paysages d’Italie sont encore plus beaux.