Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.
202
LE CENTURION

des Saintes Écritures. Mais elle avait une grande distinction d’esprit, et parlait bien le grec et l’hébreu.

C’était une nature plus ardente, plus enthousiaste que Camilla. Sensible à la beauté sous toutes ses formes, elle avait l’attraction instinctive de l’idéal.

À leur seconde rencontre, il y eut entre elles un colloque très prolongé. Ces deux âmes d’élite s’épanchèrent avec une confiance absolue, et se communiquèrent leurs sentiments les plus intimes.

Après avoir longuement interrogé Myriam sur Jésus de Nazareth, Camilla lui dit :

— Myriam, j’ai à vous faire une confidence, et à vous demander un conseil.

Depuis quelques semaines, un des officiers de la cohorte romaine, stationnée à Jérusalem, a pour moi des attentions sur le caractère desquelles je ne saurais me méprendre ; en un mot je crois sincèrement qu’il m’aime. Cet homme, vous le connaissez.

— Moi ? dit Myriam étonnée.

— Oui, reprit Camilla. Il m’a raconté qu’il avait fait votre connaissance à Magdala, alors qu’il y était en garnison. C’est le centurion Caïus Oppius.

— Je me souviens en effet de cet officier. Mais pourquoi me faites-vous cette confidence ?

— Je vais vous le dire en toute sincérité. Il m’a avoué qu’il s’est alors pris d’admiration pour vous, et que vous avez repoussé ses hommages.