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LE CENTURION

détour de la route, sur le sommet du Midi, ils firent halte et admirèrent longtemps l’incomparable tableau que présente Jérusalem, vue de ces hauteurs : les harmonieuses colonnades du temple longeant l’escarpement du mont Moriah, les hautes murailles crénelées qui semblaient accrochées à la pente de l’Ophel, les palais, les tours de David et son tombeau monumental qui couronnaient le mont Sion, et toute cette merveille architecturale surplombant les deux abîmes du Cédron et de la Géhenne.

En reprenant leur course, ils arrivèrent bientôt en vue de Béthanie ; et Camilla demanda au Centurion quel était ce château dont la haute tour dominait l’humble village.

— C’est la résidence d’un excellent Juif, très riche, nommé Lazare, répondit Caïus.

— Le connaissez-vous personnellement ?

— Oui. Je l’ai rencontré plusieurs fois à Jérusalem, mais je ne suis jamais allé chez lui. Il est l’ami de Joseph d’Arimathie, du prince Nicodème, et surtout de Jésus de Nazareth.

— Voulez-vous dire son disciple ?

— Je veux dire plus : car une amitié très intime les unit. Le prophète est son hôte, chaque fois qu’il vient prêcher à Jérusalem, et ils paraissent être du même âge.

— A-t-il une famille ?

— Il est célibataire, et il vit avec ses deux sœurs.

— Les connaissez-vous ?