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LE CENTURION

regard ; et son langage toujours correct et choisi révélait une haute culture intellectuelle.

Dès les premiers jours, Caïus avait été charmé. Mais il avait bien vu que d’autres aussi subissaient l’attraction de la belle Romaine.

Cet astre avait déjà deux satellites qui gravitaient autour d’elle — Gamaliel et Onkelos.

Il devait donc réprimer les mouvements de son cœur, rester maître de ses sentiments, et ne pas s’exposer à les voir repousser en les manifestant prématurément. Logé dans les casernes de la tour Antonia, il avait assez souvent l’occasion d’aller au palais du gouverneur, et d’y causer un peu avec les deux sœurs, Claudia et Camilla.

Parfois, il les accompagnait dans leurs courses aux bazars du Tyropéïon, ou dans leurs promenades autour des parvis du temple, sous les grands portiques de marbre, où elles trouvaient à volonté de l’ombre ou du soleil.

On y causait très souvent de Rome, des amis qu’on y avait laissés, des amusements qu’on y avait goûtés jadis, et des événements qui s’y déroulaient. On y discutait la question messianique, et l’issue plus ou moins incertaine de la lutte engagée entre le sacerdoce et Jésus de Nazareth.

Les promenades qu’ils faisaient ensemble aux environs de Jérusalem avaient de plus en plus de charme, et devenaient assez fréquentes.

Un jour, Caïus et Camilla firent une course à cheval, et gravirent le mont des Oliviers. Au