délicats et voilés que Camilla n’en pouvait prendre ombrage.
Un jour, à l’heure où le soleil déclinait à l’horizon, elle voulut parcourir le mont Bézétha, pour y visiter la grotte du prophète Jérémie et les tombeaux des Rois.
Onkelos s’offrit à lui servir de guide, et tous deux sortirent par la « porte des Brebis ».
Ils longèrent à pas lents les hautes murailles de l’enceinte, et contournèrent le coin nord, en se dirigeant vers la gauche. Après trente minutes de marche, ils entrèrent dans un chemin étroit entre deux murs en ruines, qui les conduisit à la grotte du célèbre prophète Jérémie.
— Voilà, dit Onkelos, la sombre cellule taillée dans le roc qui servit d’habitation au sombre fils d’Helcias. C’est ici qu’il a composé ses lamentables élégies, les plus tristes accents qu’une voix humaine ait jamais fait entendre.
— Admirez-vous beaucoup, demanda Camilla, ce lugubre poème ?
— Beaucoup. Je l’admire d’autant plus que j’ai connu des douleurs analogues à celles du prophète.
— Mais vous n’avez jamais été persécuté, accusé de trahison, emprisonné, jeté au fond d’une citerne, comme lui ?
— Non, mais ce ne sont pas ses propres malheurs qui font le sujet des indicibles lamentations du prophète. Pour un homme qui aime sa race, les souffrances individuelles ne sont rien. La grande