neuves, c’est-à-dire dans une dogmatique nouvelle, et coudre le drap neuf à un vêtement neuf, c’est-à-dire à un nouveau culte.
Onkelos. — Cependant il déclare qu’il est le Verbe, et il emprunte ce titre aux platoniciens, qui croyaient à un Logos, espèce d’émanation divine établissant la communication entre l’homme et Dieu.
Gamaliel. — Eh ! bien, ce titre devrait te plaire, Onkelos, et te rapprocher de lui.
Onkelos. — Non, pas du tout. Le Logos des platoniciens n’est pas une personnalité distincte de Dieu, une incarnation. Platon n’a jamais eu l’idée d’un Logos fait homme.
Gamaliel. — Alors Jésus de Nazareth ne copie pas les platoniciens ; et il s’élève bien au-dessus d’eux en disant : Je suis le Logos, le Verbe !
Onkelos. — Eh ! bien, Gamaliel, voici mon opinion franche et nette sur le Galiléen : C’est un grand génie peut-être ; mais il manque d’équilibre, et l’ambition va le perdre. On le proclame prophète et thaumaturge. S’il se contentait de cette gloire, personne ne la lui disputerait peut-être. Mais il rêve l’impossible ! Il veut se faire accepter comme Dieu ; c’est une folie qui étonne chez un homme aussi remarquable, et qui va le conduire à une catastrophe prochaine.
Pilatus. — Je pense un peu comme vous, Onkelos ; Jésus est un homme étonnant, un génie hors ligne apparemment ; et si les circonstances, qui