rejoindre les civilisations orientales dans la nuit du passé.
Le vieux Claudius répondit : Ce que vous prenez pour la nuit n’est qu’une éclipse. Attendez un peu et le soleil reparaîtra, Rome est immortelle.
Caïus. — Je ne dis pas le contraire, et j’espère bien que Rome ne mourra pas. Mais elle se transformera. Elle ne vivra qu’à la condition d’infuser dans sa vie nationale une foi religieuse nouvelle. Et ce qui est vrai pour Rome est également vrai pour la Grèce. N’est-ce pas, Onkelos, que ce sont aussi les croyances et les espérances de votre pays natal ?
Onkelos. — Il y a plus de trois siècles que notre grand Platon annonçait la venue d’un envoyé du ciel pour nous apprendre le culte qu’il convient de rendre à Dieu. Mais je me suis souvent demandé où il avait puisé la notion de cette suprême espérance ? La devait-il aux oracles sibyllins ? La fondait-il seulement sur la conviction que l’esprit humain par lui-même était incapable de découvrir quel culte était dû à Dieu ?
Ou bien, l’avait-il acquise de ses relations avec les Juifs et de la connaissance de leurs Livres saints ?
Je n’en sais rien ; mais il est certain qu’il parle d’un Messager divin attendu, et qu’il décrit sa vie et sa mort presque dans les mêmes termes que le prophète Isaïe. Et je ne vois pas comment il aurait pu écrire certaines pages de ses œuvres s’il n’avait pas connu les livres des Prophètes.