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LE CENTURION

Mais le séjour de Rome n’avait pas du tout produit ce résultat. Le scepticisme des écoles, le culte dégradant du polythéisme, la corruption des mœurs, l’avaient révolté, et il était revenu plus ennemi de Rome que jamais.

Dès son retour, il se mit à conspirer sourdement, et s’enrôla dans les Nationalistes, qu’on a plus tard appelés les Zélotes, qui voulaient à tout prix s’affranchir du joug de Rome.

Son amour pour Camilla le poussa plus violemment encore dans ce parti, quand il s’aperçut que la belle romaine ne partageait pas ses sentiments, et semblait attirée par les doctrines nouvelles que prêchait Jésus de Nazareth.

Tels étaient ceux que les questions religieuses, et surtout la question messianique, intéressaient davantage, et qui se rencontraient souvent, tantôt dans les salons du gouverneur, tantôt chez le prince Nicodème qui occupait une résidence somptueuse près de la porte de Damas, et quelquefois aussi chez Joseph d’Arimathie qui habitait la pente du Gareb au nord-ouest du Golgotha.

Or, l’on sait combien les discussions religieuses passionnent toujours, et l’on ne sera pas étonné de voir qu’elles étaient le sujet de toutes les conversations, chaque fois que les personnages que j’ai nommés se rencontraient. Il me semble que mes lecteurs y trouveront d’autant plus d’intérêt qu’elles feront mieux connaître le singulier état des esprits à cette époque.