une part de leurs dilapidations. De temps en temps les fonctionnaires les plus haut placés étaient tués, sans que l’on pût savoir par quelles mains et pour quels crimes ils avaient été frappés : c’était le Sénat qui avait exécuté les ordres secrets de l’empereur.
Nul ne souffrait plus que Claudius de la déchéance de cette haute magistrature à laquelle il appartenait. Avec l’assistance de quelques-uns de ses collègues il avait tenté de réagir contre cet état de choses ; mais aucune force humaine ne pouvait plus arrêter le mouvement fatal qui entraînait vers la ruine toutes les institutions qui avaient fait la grandeur de Rome.
Le vieux sénateur n’était pas de son temps. C’était plutôt le type des anciens Romains de la république.
Resté fidèle au polythéisme primitif, il considérait comme un danger la propagation de la philosophie grecque à Rome.
Les doctrines de Zénon et d’Épicure, si différentes qu’elles fussent, conduisaient ensemble à la ruine du polythéisme, et il s’affligeait sincèrement de les voir se partager les meilleurs esprits de Rome.
La décadence des mœurs le contristait également ; il l’attribuait à une déchéance correspondante du polythéisme antique.
C’est pourquoi il prêchait le retour aux vieilles croyances et aux dieux primitifs. Ces dieux