Le procurator romain a une résidence à Césarée, et les riches marchands juifs et grecs y viennent en villégiature l’hiver. Car le climat y est beaucoup plus doux que sur les montagnes de la Judée où Jérusalem est bâtie.
En peu d’années, l’ancien village phénicien est ainsi devenu une jolie ville, que le roi Hérode a complétée en l’entourant d’un mur d’enceinte, et en érigeant une forteresse sur un rocher qui s’avance dans la mer et commande le port.
Telle est la ville où nous avons trouvé Pilatus et Claudia qui nous y attendaient.
Leur villa est bien assise au sommet d’une colline, d’où elle embrasse un vaste horizon sur le port et sur la mer.
Abritée du côté nord par un bois d’oliviers et de figuiers d’Égypte, qui sont énormes, et du côté Est par les montagnes de la Samarie, elle jouit d’une température agréable, avec beaucoup de lumière et de soleil après la sixième heure du jour.
Le jardin est spacieux. Des haies de myrtes et de romarins le divisent. Des taillis de figuiers de Barbarie l’entourent, et le défendent contre les voleurs.
Les orangers en fleurs, les lauriers roses, la lavande, le fenouil, la giroflée, l’embaument.
La ville s’étage en pente douce, et se cache à demi dans une riche végétation méridionale.
La côte s’incline vers la mer, c’est-à-dire vers le couchant, et les fortifications qui couronnent les