IX
À BORD DE LA GAZELLE
Nous avons repris la mer à bord d’une galère phénicienne, la Gazelle, et nous longeons la côte de l’ancien pays des Philistins.
La nuit tombe, et la lune monte lentement dans un ciel serein. Il n’y a pas un fil de vent, et nos voiles sont roulées. Les chants des rameurs se sont tus, et le bruit cadencé des rames arrive seul à nos oreilles.
Nos amis Onkelos et Gamaliel voyagent avec nous, et je les interroge sans cesse, sur l’histoire prodigieuse du peuple juif.
Leurs récits sont bien extraordinaires.
La côte bleue qui s’enfuit derrière nous sur notre droite, c’est la terre des géants philistins ; c’est le théâtre de leurs guerres séculaires contre Israël, qui finit par les dompter.
Rien n’est plus merveilleux que les aventures de l’un des Juges d’Israël qui se nommait Samson, et qui était un géant.
Nos amis nous indiquent sur la côte les endroits où le colosse juif accomplit ses exploits les plus extraordinaires : Gaza, Ascalon et Léchi. Merveilleux haut-faits où un seul homme luttait contre des milliers !
Après un silence, j’ai interrogé Onkelos sur l’état religieux de l’Égypte, et il m’a répondu :