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LE CENTURION

Manœuvrent ta barque.
Le ciel est en allégresse,
La terre est en joie
Pour rendre gloire à Râ-Karmakhis,
Lorsqu’ils le voient se lever dans sa barque…

Ces chants nous étaient traduits en grec par Onkelos ; et c’est en écoulant leur mélodie monotone que nous circulions rapidement tantôt au milieu des moissons qui bordent les rivages, et tantôt à l’ombre des palmiers. Les palmiers étaient surtout appréciés, car ils nous protégeaient contre les rayons du terrible Râ.

J’avais bien hâte de voir la ville du Soleil, Héliopolis. Car elle était jadis une des grandes capitales religieuses de l’Égypte.

J’ai interrogé Onkelos sur la religion des Égyptiens.

— Elle est bien nébuleuse, m’a-t-il répondu, et en pleine décadence.

Il est incontestable qu’à l’origine, ce peuple croyait à un Dieu unique, et que ce Dieu était le Soleil. Mais les nombreux nomes, ou provinces, qui composaient ce pays, lui donnaient des noms différents, et lui décernaient un culte sous des formes diverses.

C’est ainsi qu’on l’appelait, dans certains nomes, Phtah, ou Râ, et dans d’autres provinces Hor, Atoum, Thot, Osiris, etc., etc. Ces Dieux prenaient en même temps diverses formes, et se cachaient dans des corps de bêtes, de sorte que le