et nos canotiers se déclarent impuissants à la doubler. Nous prenons terre dans une anse, et comme la distance qui nous sépare de la Mission n’excède pas trois milles, nous laissons là canots et canotiers et nous revenons à pied.
Un spectacle intéressant nous attendait. Un jeune montagnais et une jeune montagnaise venaient de se décider à renoncer au célibat.
Ni l’un ni l’autre n’y songeaient la veille. Mais la vue du missionnaire, et la pensée qu’il ne le reverrait que dans un an, avaient réveillé dans le cœur du jeune sauvage un vague désir de s’adjoindre une compagne. Il allait s’enfoncer dans la forêt pour dix longs mois, et cette solitude l’effrayait un peu. Avec une bonne petite femme qui allumerait son feu, cuirait son caribou, et lui ferait un bon lit de