Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

93
CHEZ LES MONTAGNAIS

hérisse, grimace, mugit comme un sauvage — pardon, bons montagnais — j’ai voulu dire, comme un iroquois !

Heureusement, à l’endroit où nous sommes il n’a pas de profondeur et nous pouvons nous moquer de sa rage ; car à plus d’un demi mille du rivage nous aurions à peine de l’eau jusqu’à la ceinture.

La vague n’est donc pas forte, mais le vent souffle avec une telle furie que l’eau poudroie comme la neige folle de nos hivers.

À notre grand regret il faut dire adieu à Mistassini et virer de bord. Mais en revenant vers la Pointe-Bleue le lac se creuse, la vague grossit et nous prenons bientôt un bain de siége au fond de nos canots.

La Pointe-des-sauvages est devant nous,