Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

91
CHEZ LES MONTAGNAIS

fort que les autres, contre le colosse Thomachiche, et nous cinglons vers le nord.

Le vent est contre nous, mais il n’est pas trop lourd et nous filons très-bien. Malheureusement le septentrion se couvre de nuages, et les sauvages hochent la tête d’un air inquiet.

Moins de deux heures après, l’orage est imminent. Nous gagnons le rivage, en quelques minutes la tente est dressée, et nous y entrions à peine que la pluie tombait par torrents.

Le ciel s’éclaircit et nous reprenons notre charmante navigation. Les chansons s’harmonisent avec les coups d’aviron et le clapotement des vagues. M. Jannet lui-même commence à goûter cette musique-là, et si ce n’était parti pris chez lui il avouerait qu’il est sous le charme.