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SUR LE LAC

Les avirons travaillent, et les canots volent. La nuit s’avance, et le ciel est parsemé de myriades d’étoiles. Une aurore boréale danse au firmament, et jette dans l’admiration mon compagnon de canot, qui n’a jamais rien vu de semblable. Je me laisse aller à une somnolence délicieuse, et dans l’autre canot M. Jannet dort depuis quelque temps du sommeil du juste.

Mais j’observe que la vague clapote bruyamment sur les flancs du canot. Le vent fraîchit, et bientôt la lame s’enhardit à sauter pardessus les bords et à jaillir jusqu’à nos têtes.

Les sauvages parlent entre eux, et après quelques kaiakoa, mot qui signifie prenons garde, nous rebroussons chemin et gagnons le rivage. Bien à regret, il faut se