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SUR LE LAC

De temps en temps une habitation se montre sur un léger promontoire ou sur une pointe avancée, et la famille, éparpillée sur le perron pour prendre le frais, nous salue en agitant des chapeaux et des mouchoirs. Nous répondons par des bravos et des salutations, et nous entonnons un cantique dont le refrain nous revient répercuté par les échos de la côte.

Cela nous rappelle ce que Chateaubriand raconte des premières missions du Paraguay, et ces courses merveilleuses des missionnaires, qui remontaient les fleuves en chantant des cantiques pour faire descendre les indiens de leurs montagnes et les attirer aux rivages.

Et nous glissons toujours bercés dans le plus doux des hamacs, et les avirons frappent toujours l’onde en cadence et battent la mesure sur le bord des canots.