Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

35
EN VOITURE

tous les ans faire ces pêches merveilleuses qui éclipsent celles de Saint Pierre sur le lac de Tibériade.

Des myriades de truites sont là, sous ce cristal limpide, et elles semblent nous inviter comme des syrènes, non pas en chantant, mais en frétillant à la surface, et il faut cependant passer outre.

Ce n’est pas le seul chagrin de mon compagnon, et je le vois de temps en temps jeter un regard mélancolique sur la boîte de son fusil. À quelques pas de nous, de chaque côté de la route, la perdrix et le lièvre foisonnent ; mais la consigne est sévère ; il faut aller en avant comme si nous avions un ennemi à nos trousses.

À titre de consolation, M. de Foucault chante, tantôt un motif d’opéra, tantôt une fanfare de chasse, tantôt une chansonnette,