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ET LE RAPIDE GERVAIS

nay se creuse et ralentit sa marche. Après une déviation légère, il s’ouvre tout-à-coup devant nous comme une gorge profonde et droite. Les rives montagneuses se dressent comme des murailles cyclopéennes, couronnées d’une verdure sombre.

Nos canots se rapprochent et glissent de front d’un mouvement uniforme, comme deux sentinelles cheminant à grands pas dans une tranchée.

Toute une famille de canards s’enfuit devant nous, et nous leur donnons la chasse. Le comte en abat plusieurs avec une joie pleine d’excitation qu’il ne peut contenir.

Vers deux heures p. m. nous prenons terre au moulin du Grand-Remous.