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LA VACHE-CAILLE

Bientôt Patrick se lève debout à l’avant, et cherche la route à suivre. Puis, indiquant de la main un pli du rapide, il se rassied en disant quelques mots sauvages aux rameurs et les avirons travaillent, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre pour opérer les déviations nécessaires, et parfois même en sens contraire pour modérer notre course.

Car il s’agit de suivre exactement la ligne brisée que les mouvements et les paroles de Patrick indiquent. Nous ne parlons pas, et quelques kaïakoa (prenons garde) des sauvages rompent seuls le silence du bord. Mais autour de nous quel bruit ! quel fracas ! quel tourbillon !

Singulière mobilité que celle de l’eau qui coulant sur un lit tourmenté manifeste les mêmes convulsions que si elle était soulevée par la tempête !