les premiers tourbillons qui sont violents les canots prendraient beaucoup d’eau. Il vaut mieux que vous marchiez quelques pas, messieurs. Nous franchirons seuls la première chute, et nous vous reprendrons, ici près de ce gros rocher.
Nous nous conformons au programme et tout en cheminant sur les cailloux du rivage nous regardons faire nos canotiers.
Ils ont une peine infinie à triompher du courant de recul que j’ai signalé plus haut. Mais enfin ils arrivent au bord de la plate-forme qui précède l’effondrement, et tout-à-coup, comme des ballons captifs dont on brise les liens, les canots prennent leur élan. Ils glissent au fond d’un gouffre béant, comme des traînaux qui descendent d’une colline de neige, et l’on dirait qu’ils vont s’enfoncer sous l’eau. Mais non, ils se relèvent fièrement et ils