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LES PREMIERS SAUTS

leur ouvrage, et sont accourus sur le promontoire pour nous voir sauter.

Tout à coup nos canots sont entrainés avec frénésie, rasent le rocher, et prompts comme des flèches virent en travers pour éviter le gouffre qui n’atteint que l’arrière des canots. L’onde bouillonnante jaillit jusqu’à nos têtes, et les deux rameurs de l’arrière Thomachiche et Tienniche sont littéralement inondés. Les travailleurs poussent des acclamations du haut des rochers, et nous leur répondons avec enthousiasme.

Le saut périlleux est fait, et les ondes blanches d’écume, courant encore comme des chevaux au galop, nous emportent bien loin en quelques minutes.

Peu à peu, le cours de la rivière se ralentit et devient plus régulier. Les avirons