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LA VENISE DU LAC

qui nous invite au repos. Il se fait tard et l’endroit nous séduit. Encore quelques coups d’aviron, et nos canots vont se blottir au pied de la cascade.

Mais le comte de Foucault regrette le canard absent. C’est une veuve désolée, ou un veuf inconsolable qu’il conviendrait de réunir à son conjoint. Nous repartons tous deux pendant que les sauvages dressent la tente. Je conduis le canot, et le comte est à l’affut, en avant. Le canard solitaire montre bientôt sa tête, et après une courte poursuite le second coup de fusil lui fait faire la planche. Nous revenons satisfaits.

Notre campement de nuit est ravissant, et le chant seul de la cascade éclipse les plus grands efforts artistiques du P. Lacasse.