Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

133
LA VENISE DU LAC

Après l’avoir bien étudié — j’allais dire trop entendu — M. de Foucault et moi avons constaté qu’il se composait de notes qui n’existent pas. C’est quelque chose d’inimitable, et quelqu’un qui chanterait faux — en le faisant exprès — ne l’imiterait pas mieux que celui qui chante juste. C’est un chant en dehors du juste, et en dehors du faux. Les notes fausses que font trop souvent les chanteurs et les instruments ont une espèce d’existence, mais les notes du P. Lacasse n’en ont pas, pas plus que les fameuses lois que de plus fameux décrets prétendent mettre à exécution en France.

Ainsi quand il entonne :

Réveille-toi, Venise…
il tombe dès le second mot dans les notes non existantes, et il n’en sort plus.