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Le but suprême de son ambition et de ses espérances, l’unique intérêt de sa vie était désormais l’orignal des Laurentides. À tout prix, il lui fallait un tête-à-tête avec cet énorme habitant de nos forêts.

Parti de Québec avec son médecin, son cuisinier, plusieurs domestiques, et un bagage énorme, il était arrivé sans accident aux bords du petit lac Ha ! Ha ! et il y attendait un sauvage, qui faisait la pêche sur un lac voisin et qu’il avait mandé.

Quand le sauvage arriva au camp, Milord lui dit, en français :

— « Paul, tu as coutume de chasser le caribou et l’orignal ?

— Oui, Milord, un peu.

— Eh bien, peux-tu me dire où je trouverais un orignal ?