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quelque argent, acheter une terre dans le voisinage des centres ou des chemins de fer.

Car il est encore possible d’acquérir à bon marché des terres très bien situées dans le Manitoba, et la fertilité de ces terres ne peut plus être mise en doute.

Est-ce à dire qu’il n’y ait ici aucun avenir pour celui qui n’a aucun capital ? Une telle conclusion serait une grave erreur.

L’émigrant laborieux et actif trouvera facilement de l’emploi, et des gages plus élevés ici que dans les provinces de l’Est. S’il veut travailler et s’il est économe, il pourra, prendre un homestead, et travailler chez ses voisins pour gagner l’argent nécessaire à son installation.

Naturellement, dans ce cas, les débuts seront lents et difficiles ; mais enfin, avec du courage, de la persévérance et du temps cet émigrant finira par devenir propriétaire d’une terre qu’il n’aurait jamais eu les moyens d’acquérir dans l’Est.

On me dira peut-être qu’il pourrait tout aussi bien obtenir un homestead, et s’y établir dans les provinces de l’Est. Mais il y a ces deux différences :

1o qu’ici le salaire qu’il recevra sera plus élevé ;

2o que dans l’Est il lui faudra défricher sa terre, tandis qu’il la trouvera ici toute prête à la culture.

Même après un premier labour — qu’on appelle ici le cassage de la prairie — il pourra ensemencer avec avantage ; et après deux