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toire, au bord de la Rivière Rouge ; et bientôt nous apercevons surgissant de la prairie les grands édifices de Winnipeg, la capitale du Manitoba.

Quand on se rappelle que la population de cette ville ne dépasse pas 30,000 âmes, on est stupéfié de son étendue ; et quand on se représente ce qu’elle était encore il y a moins de dix ans, l’étonnement grandit.

Winnipeg est vraiment une belle et grande ville. Ses rues immenses, ses lignes de chemins de fer, ses tramways, ses riches boutiques, ses beaux édifices publics, ses nombreux temples protestants, dont un ressemble à une mosquée orientale, sa jolie église catholique de Sainte-Marie, ses grands moulins, ses élévateurs, ses ateliers, son superbe hôtel-de-ville, son bel hôpital, ses vastes hôtels et tout son mouvement lui donnent tout à fait l’aspect d’une ville du plus grand avenir.

Il faut ajouter que son mouvement et ses progrès se sont un peu ralentis pendant trois ans ; et ce résultat devait nécessairement se produire après le boom démesuré qui a signalé les années de 1882 à 1886. Mais le mouvement progressif a recommencé, et se continue dans des conditions plus normales.

Ce qui est certain, c’est que Winnipeg devra s’étendre encore et prospérer, parce qu’il est le centre d’une province dont les richesses agricoles sont incontestables.