Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des sympathies pour la race française, et elle aurait fini par triompher infailliblement de sa puissante rivale.

En devenant le principal actionnaire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Thomas Douglas, comte de Selkirk, avait compris que la prépondérance au Nord-Ouest passait à la Compagnie rivale, et il avait résolu d’enrayer ce mouvement.

Pour cela, il ne fallait pas rester isolé sur la rive lointaine de la Baie d’Hudson, et il fonda une colonie sur les bords de la rivière Rouge.

« Au commencement de l’année 1813, dit M. l’abbé Dugas, cette colonie se trouvait composée d’environ cent personnes, et au mois de septembre 1814, elle en comptait à peu près deux cents. »

Les Bourgeois du Nord-Ouest virent dans cet établissement, une menace formidable. Ils contestèrent les titres de concession de Lord Selkirk, et lui déclarèrent une guerre de corsaires.

À deux reprises la colonie fut en grande partie détruite. Mais Lord Selkirk avait une énergie indomptable, et il comprit que ses essais de colonisation trouveraient une aide puissante dans la religion. Pour attirer à lui les voyageurs canadiens et les sauvages, il lui fallait des missionnaires.

Il écrivit donc à Mgr Plessis, évêque de Québec, en avril 1816, pour lui offrir sa coopération et ses secours,