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opérations, et avaient poussé leurs expéditions jusqu’à l’Océan Pacifique.

Le jour des missionnaires était alors venu ; car jusque là les Jésuites n’avaient guère pénétré au delà du Sault-Sainte-Marie.

Mais qui se souciait du prêtre dans ces régions lointaines et sauvages ? Qui allait les y appeler, et leur procurer des moyens de transport pour franchir les immenses distances qui les en séparaient ? Qui allait les protéger et les soutenir dans un pays si éloigné de la civilisation, et qui n’était presque pas habité ?

Tout homme devient un instrument dans les mains de la Providence, quand elle en a besoin pour l’accomplissement de ses desseins, et celui qu’elle choisit alors fut un protestant, Lord Selkirk.

Nous avons raconté en quelques pages les luttes des deux grandes Compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d’Hudson. La première, ayant son siège principal à Montréal, était considérée comme canadienne, tandis que la seconde était anglaise, et avait son centre à Londres.

La Compagnie du Nord-Ouest avait d’ailleurs repris les routes ouvertes sous l’ancien régime français, et attirait vers elle les vieux coureurs des bois, et les voyageurs canadiens.

En accaparant cet élément elle s’assurait une influence d’autant plus forte que les sauvages avaient toujours