Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Heureusement, il avait près de lui un ami précieux, qui lui fut toujours fidèle, et qui pouvait l’assister dans un ouvrage de ce genre. C’était M. Roderie Mackenzie, qui avait une instruction brillante, et qui pendant ses longs hivers au fort Chippewean cultivait les Lettres.

Il avait fait de ce fort, perdu dans les lointaines solitudes du Lac des Buttes, une résidence luxueuse ; et il y avait installé une bibliothèque qui l’avait fait surnommer « La petite Athènes des régions hyperboréennes. »

On croit donc que M. Roderie Mackenzie collabora à cette relation des voyages de son ami Alexandre Mackenzie, qui valut à ce dernier le titre et la décoration, de chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-George. Malgré ses succès, Sir Alexander Mackenzie n’était pas à la tête, ni le plus important bourgeois de la grande Compagnie, et des rivalités surgirent entre lui et son chef, Simon MacTavish.

Il en résulta une rupture éclatante, et la formation d’une nouvelle compagnie, dont Sir Alexander devint le chef.

Entre deux hommes aussi bien doués pour la lutte que l’étaient les deux chefs, la guerre ne pouvait manquer d’être ardente, et elle se continua avec une activité et un acharnement terribles jusqu’à la mort de M. MacTavish, arrivée inopinément en juillet 1804.

Ce brillant chef de l’ancienne Compagnie était encore