Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui s’étend au nord du lac Supérieur ; et en quelques années il jetait les fondements de nombreux forts, échelonnés aux bords des lacs et des rivières, depuis les lacs Nepigon et Supérieur jusqu’aux prairies baignées par l’Assiniboine, la Saskatchewan, et les grands lacs Manitoba et Winnipeg.

De son côté, la Compagnie de la Baie d’Hudson avait établi ses comptoirs au fond de la Baie James, et elle prétendait bien accaparer le commerce des pelleteries de l’Ouest.

Les deux puissances marchaient ainsi à la conquête de ce que nous appelons aujourd’hui le Manitoba et les territoires du Nord-Ouest, les Français, par la voie des grands Lacs, et les Anglais par la mer du Nord. Mais la cession du Canada à l’Angleterre vint porter un coup mortel aux agrandissements des fondations françaises dans l’Ouest.

« La conquête, dit M. Masson dans son bel ouvrage « Les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest, » devait nécessairement amener de grands changements dans la traite des Pays-d’en-Haut. Les privilèges, les monopoles, incompatibles avec les idées nouvelles, disparurent graduellement ; les postes militaires et de trafic furent abandonnés, et les anciens Bourgeois ou commandants ruinés laissèrent le pays. Les traiteurs anglais, qui voulurent marcher sur leurs traces, ne connaissaient ni le pays, ni les indigènes, qui leur