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Cette femme, doit avoir dans le voisinage de la Grande Loge, une loge spéciale où s’accomplissent plusieurs des cérémonies du culte. Elle doit jeûner pendant une suite de jours, et offrir, ainsi que les autres membres de sa famille, des sacrifices au Soleil, sous forme de présents.

Une espèce de nourriture sacrée doit être préparée pour la fête. Elle se compose uniquement de langues, au nombre de cent, qui sont lavées, peintes en rouge et en noir par la femme de l’Okân, au milieu d’invocations, de chants, et de cérémonies dont le tambour battant est l’accompagnement obligé. Autrefois on se servait de langues de bison, mais aujourd’hui on emploie toutes sortes de langues  ; et après l’espèce de consécration que je viens de mentionner elles sont séchées, fumées, broyées, et réduites en une sorte de pemmican.

La plus solennelle des cérémonies préparatoires est celle des loges de suerie, et de leur construction.

Elles doivent avoir pour charpente cent tiges de saules plantées en terre, et réunies à leur extrémité supérieure de manière à former une espèce de dôme posé sur le sol. La porte d’entrée est au Levant, et la porte de sortie au Couchant, ce qui n’est pas sans relation avec la marche du Soleil.

Mais ces tiges de saules ne sont pas apportées là sans cérémonie. Dix jeunes gens, appartenant à certaine catégorie d’initiés au mystère sont allés les couper dans