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Ce souffle merveilleux enfin qui transforme le Balafré et qui emporte son épouse de la terre dans la demeure du Soleil, auprès d’Episohors, n’a-t-il pas quelque analogie avec le souffle de l’Esprit-Saint qui achève le rachat de l’homme, et qui fait de l’Église, société humaine, l’épouse du Fils de Dieu ?

Évidemment, en pareille matière nous n’affirmons rien, et nous ne faisons que des conjectures, mais on avouera qu’elles ne manquent pas de vraisemblance.

Nous ne pouvons pas entrer dans la description de toutes les cérémonies dont la Fête du Soleil se compose : il faudrait presqu’un volume pour en faire connaître, tous les détails. Ses préparatifs seuls exigeraient plusieurs chapitres, et le R. P. Legal a recueilli là-dessus des indications très curieuses.

Nous ne rappellerons ici que les traits principaux de la fête, ceux qui lui donnent sa physionomie et son caractère.

Et d’abord, elle est toujours l’accomplissement d’un vœu fait par une des femmes de la tribu pour obtenir une grande faveur de la divinité. Autrefois, il était de rigueur que cette femme, qui joue un rôle éminent dans la fête, fût une vierge. Aujourd’hui, une femme mariée est souvent acceptée ; mais elle doit être irréprochable au point de vue des mœurs, et si elle trompait les chefs sous ce rapport elle serait punie avec une extrême rigueur. Autrefois elle eût mérité la mort.